Décis­i­on d’a­si­le néga­ti­ve : Pas d’in­ter­rup­ti­on de l’apprentissage

Le Con­seil natio­nal avait approu­vé l’in­ter­ven­ti­on par­le­men­tai­re, mais la com­mis­si­on con­sul­ta­ti­ve du Con­seil des États l’a reje­tée tou­te­fois de justesse. 

Les per­son­nes qui sui­vent une for­ma­ti­on doi­vent pou­voir la ter­mi­ner, même si une décis­i­on d’a­si­le néga­ti­ve est ren­due. C’est ce qu’af­fir­me éga­le­ment le Con­seil natio­nal. La com­mis­si­on con­sul­ta­ti­ve du Con­seil des États a reje­té tou­te­fois de just­esse cet­te amé­lio­ra­ti­on le 1 février 2022. L’as­so­cia­ti­on « Édu­ca­ti­on pour tou­tes et tous – main­ten­ant » –  l’ODAE-Suisse est membre – le reg­ret­te vive­ment. C’est main­ten­ant au Con­seil des États d’ap­por­ter des améliorations.

Une majo­ri­té de la com­mis­si­on des insti­tu­ti­ons poli­ti­ques du Con­seil des États s’op­po­se à ce que les adolescent·es et les jeu­nes adul­tes puis­sent ter­mi­ner leur for­ma­ti­on si leur deman­de d’a­si­le est reje­tée. Aujour­d’hui, les apprenti·es qui n’ont pas le droit de res­ter en Suis­se ne peu­vent obte­nir une auto­ri­sa­ti­on de tra­vail et de séjour et ter­mi­ner leur app­ren­tis­sa­ge que s’ils ou elles ont fré­quen­té l’é­co­le obli­ga­toire pen­dant au moins cinq ans. C’est ce qui est arri­vé à Luwam, qui est arri­vée d’É­ry­th­rée en Suis­se alors qu’el­le était mineu­re : « Après avoir ter­mi­né ma pré­pa­ra­ti­on pro­fes­si­on­nel­le en tant qu’as­sistan­te socio-édu­ca­ti­ve, j’ai reçu une décis­i­on néga­ti­ve, rai­son pour laquel­le je n’ai pas pu fai­re ma for­ma­ti­on dans ce métier. La vie est deve­nue très, très dure, je ne peux pas tra­vail­ler ou sui­v­re ma for­ma­ti­on. Tout est bloqué ».

Pour offrir des per­spec­ti­ves aux per­son­nes com­me Luwam et sou­la­ger les finan­ces publi­ques, les bases léga­les doi­vent enfin être adap­tées. Le Con­seil natio­nal l’a déjà affir­mé pour la deu­xiè­me fois en aut­om­ne 2021. C’est main­ten­ant au Con­seil des États de jouer : en pren­ant une décis­i­on posi­ti­ve lors de la ses­si­on de prin­temps, il peut enfin fai­re avan­cer la Suis­se d’un pas important en matiè­re d’ac­cès à la for­ma­ti­on pour tous.

Les jeu­nes qui s’en­gagent sérieu­se­ment pen­dant leur pro­cé­du­re d’a­si­le et qui peu­vent com­men­cer une for­ma­ti­on pro­fes­si­on­nel­le initia­le ne doi­vent pas être empêché·es de ter­mi­ner leur app­ren­tis­sa­ge à cau­se d’u­ne décis­i­on d’a­si­le néga­ti­ve. Indé­pen­dam­ment de la durée de leur séjour en Suis­se, ils et elles doi­vent pou­voir béné­fi­ci­er d’u­ne for­ma­ti­on pro­fes­si­on­nel­le et d’u­ne for­ma­ti­on con­ti­nue en fon­c­tion des beso­ins de la socié­té et des pos­si­bi­li­tés indi­vi­du­el­les. C’est éga­le­ment une exi­gence de la péti­ti­on « Per­mett­re aux per­son­nes en fuite de se for­mer et de tra­vail­ler ! », dépo­sée le 22 sep­tembre 2021 par l’as­so­cia­ti­on «Édu­ca­ti­on pour tou­tes et tous – main­ten­ant ! » avec près de 20 000 signa­tures. Elle deman­de que l’in­té­gra­ti­on des per­son­nes exilées et des sans-papiers à l’é­co­le, dans la for­ma­ti­on et dans le tra­vail soit améliorée.